Accidents du travail graves et mortels

Chaque année, les entreprises et les salariés sont confrontés à des situations dramatiques : des accidents du travail (AT) qui tournent au drame, laissant des séquelles irréversibles ou coûtant la vie.

Définitions et chiffres clés

Un accident du travail est dit grave lorsqu’il entraîne une incapacité permanente (partielle ou totale) ou des séquelles durables. Il est dit mortel lorsqu’il cause le décès de la personne.

• Chaque année, on recense dans la région Hauts-de-France environ 60 000 accidents du travail, dont une centaine sont mortels. [DREETS Hauts-de-France]
• En 2019, 102 accidents mortels ont été reconnus dans cette région. [Santé Travail HDF )

Ces chiffres montrent que, malgré les efforts de prévention, le chemin est encore long pour réduire sensiblement cette gravité.

Pourquoi ces accidents surviennent-ils ? Quels sont les facteurs de risques ?

Les accidents du travail graves ou mortels s’expliquent souvent par une combinaison de causes, souvent évitables. Parmi les principaux :

  • Manque d’évaluation ou mauvaise évaluation des risques : certaines situations dangereuses ne sont pas identifiées ou le Document Unique d’Évaluation des Risques (DUERP) n’est pas mis à jour.

  • Défaillance des équipements ou des machines : matériel non entretenu, non conforme ou mal utilisé.

  • Performances de travail sous contrainte : pression temporelle, surcharge de travail, précipitation dans l’exécution peuvent conduire à des gestes négligés ou à des raccourcis dangereux.

  • Faible formation ou sensibilisation : en particulier pour les nouveaux embauchés, les intérimaires ou les jeunes, qui ne maîtrisent pas encore les codes de sécurité sur le poste.

  • Conditions environnementales : chutes de hauteur, travail en extérieur, glissements, contraintes climatiques (chaleur, intempéries).

Les bonnes pratiques à adopter

Au-delà des dispositifs, c’est dans la mise en œuvre quotidienne que se gagne la prévention. Voici quelques préconisations à mettre en œuvre :

  1. Mettre à jour systématiquement le DUERP
    Le document unique doit être un instrument vivant, révisé dès que les conditions changent (nouveau matériel, modification d’organisation, chantier temporaire).

  2. Former et sensibiliser régulièrement
    Des modules de formation sécurité spécifiques (machine, hauteur, circulation interne) doivent être prévus pour tous les salariés, en particulier les nouveaux arrivants.

  3. Impliquer les collaborateurs dans la prévention
    Un retour d’expérience des incidents / presque-accidents doit être encouragé, pour faire monter la vigilance collective.

  4. Assurer la maintenance et conformité des équipements
    Vérifications régulières, contrôles de sécurité, mises à jour, consignation des interventions.

  5. Restreindre l’accès aux zones à risque
    Délimitation des zones dangereuses, balisage, procédures d’accès strictes pour les intervenants.

  6. Prévoir un accompagnement en cas d’accident
    L’entreprise doit anticiper les aspects humains, psychologiques et organisationnels : soutien aux victimes et aux équipes, communication interne, plan de retour au travail.

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